Alternative
Santé - L'Impatient,
le mensuel de votre santé au quotidien. Se soigner autrement grâce
aux ressources des médecines alternatives et naturelles.
Au
mépris de la santé publique, les antennes relais des portables
menacent et polluent notre environnement.
La
vie est-elle encore possible sans portable ? Aucun lieu qui
ne résonne de leurs appels insu…portables ! Nous avons
dénoncé leurs risques pour la santé (lire ALTERNATIVE
SANTÉ - L’Impatient n° 256). Leurs dangers concernent
d’abord l’utilisateur. Une fois informé, à lui d’adopter
ou non une conduite raisonnable, il en va de sa responsabilité.
Mais la nécessité du «
toujours-joignable-quels-que-soient-le-lieu-et-l’heure
» conduit les sociétés opératrices à installer des antennes
relais partout. Le vide juridique total laisse les consommateurs
désemparés face aux opérateurs qui usent d’arguments financiers
convaincants – sans même parler de la sécurité des installations.Suite
à la lettre de la Direction générale de la santé (Lettre DGS/VS3,
n° 187), une circulaire de la Direction générale de l’urbanisme,
de l’habitat et de la construction (Circulaire UFC/QC/9,
n° 99-31 du 15 avril 1999) a été adressée aux préfets de région.
Elle alerte « sur les risques potentiels liés à une exposition
aux rayonnements électromagnétiques dus à l’installation
d’antennes de stations de base de téléphone mobile sur
des balcons d’immeubles ».
La
lettre de la Direction générale de la santé indiquait qu’une
« réflexion est engagée, tant au niveau européen qu’au
niveau du Conseil supérieur d’hygiène publique de France,
pour fixer des valeurs limites d’exposition dans les zones
accessibles au public et interdire le stationnement du public
lors du dépassement de ces valeurs ». Mais la Direction de la
santé poursuit : « L’adoption de ces dispositions devrait
conduire à la remise en cause d’installations non conformes,
ou, lorsque les émetteurs sont fixés sur des balcons, à une
restriction d’usage totale ou partielle de ces balcons,
voire dans certains cas à une condamnation de certaines pièces
d’habitation. » Ce qui en dit long sur les inquiétudes
que suscitent ces installations.
Champ
libre aux opérateurs !
En
effet, les antennes dégagent un champ électromagnétique d’une
intensité cent fois supérieure à celui des portables. Si l’on
craint des nuisances avec ces derniers, comment ne pas s’inquiéter
d’une trop grande proximité des premières ! Il est difficile
d’apprécier le problème dans toute son ampleur. « Cela
tient à trois raisons, explique Roger Santini docteur ès sciences,
auteur du livre Téléphones cellulaires. Danger ? (R. Santini.
Téléphones cellulaires. Danger ?, éd. Marco Pietteur. 1998.
208 pages.). D’une part la dispersion des hyperfréquences
émises par les antennes, dans l’espace et sous l’horizontale,
crée autour des antennes relais des zones plus ou moins “riches”
en champs électromagnétiques. Le lobe principal dirigé vers
l’avant de l’antenne est plus puissant que les lobes
secondaires situés en arrière et sur les côtés. D’autre
part, l’existence dans l’environnement de structures
métalliques (châssis de fenêtres, volets, portes, ferrures de
balcons…) peut faire jouer à celles-ci un rôle de ré-émetteurs
passifs capables d’amplifier les ondes à hyperfréquences.
Enfin, les densités de puissances électromagnétiques émises
par les stations-relais dépendent du nombre de communications
traitées par la station. Ce qui conduit à des fluctuations de
puissance générée dans l’environnement en fonction des
moments de la journée, voire des périodes de l’année. »
Aucun
texte officiel ne réglemente actuellement en France l’installation
de ces antennes, ni ne précise les limites d’exposition
des travailleurs et du public. Les opérateurs ont le champ libre
pour négocier avec le maire d’une commune, le propriétaire
d’un champ ou d’un balcon ou encore un syndic d’immeuble.Les
sociétés de téléphonie mobile se livrent une concurrence acharnée,
surenchérissent leurs offres. Tout en minimisant, quand elles
ne les taisent pas, les risques inhérents aux installations.
Côté matériel : interférences avec les prothèses « actives »
(appareils auditifs ou piles cardiaques), « neige » sur les
écrans de télévision, « brouille » des ordinateurs… Côté
santé : maux de tête, fatigue, sommeil perturbé…
La
France, enfin, réagit
Les
responsables politiques s’interrogent. En Grande-Bretagne,
le ministre de l’Éducation s’inquiète du parc de 500
antennes installées sur des écoles anglaises (Sunday Telegraph,
28/7/99). En Ecosse, la ville d’Edimbourg décide d’un
moratoire pour les nouvelles installations d’antennes en
ville, suivant en cela une initiative prise par la ville de
Glasgow (The Scotsman, 3/7/99). En Suisse, le Département fédéral
de l’environnement a mis en consultation un projet d’ordonnance
sur la protection contre les nouvelles antennes, introduisant
la notion de « zone franche », où personne ne devrait séjourner
(L’hebdo 22/4/99). Bonne nouvelle pour les citoyens de
l’Hexagone, le 29 février 2000, à l’initiative d’André
Aschieri et des Verts, se tiendra à l’Assemblée nationale
une journée de débats, ouverts au public, sur les dangers des
téléphones portables et les ondes électromagnétiques. Il était
temps. Nous y serons !